La relation qu’on entretient à son corps est de très près reliée à l’image corporelle, cette perception regroupant émotions, pensées, jugement face à son corps, ses formes, et son poids. Cette relation, qu’on voudrait la plus positive possible, agit comme facteur protecteur face aux insatisfactions corporelles et aux troubles des conduites alimentaires.
Loin d’être un protocole rigide ou une recette magique, voici plutôt des suggestions. Des habiletés à développer, des réflexions à activer, des comportements à cesser.
Suggestion n. 1 : s’observer
Si vous m’avez déjà vue en conférence ou en formation, vous connaissez mon activité favorite pour connecter à son image corporelle. La voici.
Fermez-vous les yeux.
Imaginez-vous devant votre miroir, nu de préférence.
Laissez s’activer les émotions et les pensées.
Respirez.
Prenez conscience de l’inconfort ressenti.
Quels comportements avez-vous envie de mettre en place présentement ?
Observez-vous.
Pensez à une journée typique. Quels comportements faites-vous en lien avec votre image corporelle ? Quelle place prennent vos préoccupations corporelles dans votre vie ? Quelle importance vos insatisfactions corporelles ont-elles présentement ?
Suggestion n.2 : comprendre le développement de son insatisfaction corporelle
Offrez-vous la possibilité de comprendre d’où vient votre insatisfaction corporelle. Quels facteurs y ont contribué ? Plusieurs facteurs sont déterminants dans le développement d’une insatisfaction corporelle. Se permettre de tracer la trajectoire développementale de son image corporelle est un bon pas vers une compréhension complète qui mène vers une amélioration. Pensez à vos caractéristiques physiques et psychologiques, à vos expériences interpersonnelles passées et à l’impact de la société. Peut-être pourrez-vous identifier un déclencheur important, peut-être pas. Chose certaine, plusieurs facteurs, et non un seul, expliquent vos insatisfactions corporelles.
Suggestion n.3 : connecter à ses sensations corporelles
Chaque jour, prenez quelques minutes. Asseyez-vous et respirez lentement. Connectez à vos sensations corporelles. Quand vous avez faim, que vous êtes fatigué, que vous avez mal, que vous êtes excité, prenez quelques secondes pour identifier quelles sensations sont présentes. Savez-vous quels messages vous envoie votre corps avec ces sensations ? Êtes-vous en mesure de répondre à ses besoins réels ? Tentez d’identifier vos sensations sans les juger. Reconnecter à votre corps en écoutant, simplement.
Il peut être difficile et même complexe de répondre aux besoins de son corps, surtout si on a perdu l’habitude de les écouter.
Suggestion n.4 : prendre soin de son corps
Prendre soin de son corps signifie d’être en mesure de lui offrir ce qu’il demande.
De la nourriture, du liquide, du repos, de la chaleur, de la douceur. Il peut être difficile et même complexe de répondre aux besoins de son corps, surtout si on a perdu l’habitude de les écouter. Allez-y lentement. Permettez-vous-même parfois d’être dans l’erreur. Et réajuster vos actions. Prenez la peine de doser et voir si votre corps réagit bien à ce que vous lui offrez. Écoutez-le.
Suggestion n.5 : identifier ses comportements de maintien
Vous avez sûrement des comportements qui vous maintiennent dans une préoccupation importante reliée à votre image corporelle. Identifiez plus clairement ces comportements. Pensez à vos comportements alimentaires ou d’activité physique, ou encore à ce que vous faites peut-être pour surveiller votre poids. Pensez à des comportements que vous évitez de faire, comme des vêtements que vous évitez de porter (bien que vous aimeriez le faire), des endroits où vous éviter d’aller (bien que vous aimeriez le faire), des choses que vous évitez de faire.
Ces comportements se nomment des comportements de maintien. Par leur action, ils maintiennent vos préoccupations corporelles, comme un rappel constant de penser à votre corps, à votre poids, à vos formes. Diminuer ou cesser ces comportements diminuent du même coup vos préoccupations et vous donne plus d’espace mental pour autre chose, comme des intérêts divers.
Suggestion n.6 : s’apprivoiser
Rappelez-vous que pour améliorer la relation à votre corps, il vous faudra fort probablement tolérer un inconfort et connecter à un besoin douloureux
Améliorer la relation qu’on entretient avec son corps prend du temps. C’est une relation. Celle-ci demande donc de s’apprivoiser, ou de réapprivoiser tranquillement. Offrez-vous ce temps et identifiez le besoin fondamental auquel vous tentez de répondre par votre contrôle corporel. Rappelez-vous que pour améliorer la relation à votre corps, il vous faudra fort probablement tolérer un inconfort et connecter à un besoin qui peut être douloureux, comme le besoin d’être aimé, d’être accompagné, d’être validé, d’être important. Rappelez-vous que ces besoins sont fondamentaux et qu’il n’en tient qu’à vous de les exprimer et faire en sorte qu’ils soient comblés. Le contrôle corporel n’est pas la voie qui vous mènera vers une réponse adéquate à ces besoins fondamentaux. Mais la reconnexion et l’apprivoisement, c’est définitivement une première étape.
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